POURQUOI LES FEMMES ONT-ELLES BESOIN DES HOMMES ?
Updated: Feb 17, 2020
Nombreux sont les débats déjà motivés par les réflexions les unes les plus controversées que les autres autour des concepts « Genre » et « Sexe ». Ces concepts, pas pour le moins immuables d’un point de vue sémantique recèlent des caractères profondément acides pour alimenter la frustration des adeptes de ces deux (théories) qui se voient perdus dans les dédales interminables de réajuster leur point de vue en fonction de l’évolution des conditions sociales en général. Mais la question demeure : Pourquoi une femme aurait-elle besoin d’un homme?
Les différences entre la femme et l’homme se mesurent entre deux plateformes discriminatoires distinctes : le SEXE et le GENRE.
Le « sexe » qui désigne les aspects physiologiques propres aux hommes et aux femmes est un terme polysémique qui renvoie à la fois aux organs sexuels et à l’identité psychosociale des individus. La frustration créée par l’autonomie du (concept) SEXE d’un point de vue démonstratif, est qu’il rend difficile voire impossible d’y associer des éléments normatifs à caractères subjectifs portés à confusion. Les caractères sexuels de l’homme/femme et les capacités y relatives ne sont plus à démontrer sinon que les constater. Ils confirment des parts naturelles qui opposent tout besoin de théorisation et construction de normes relationnelles subjectives.
Et le « genre » est l’association des traits, des comportements, des capacités associés à des sexes, à partir de l’éducation, la culture, les croyances, la politique, etc. Ces attributs ne sont aucunement des normes naturelles car la nature n’a pas besoin de normes mais des règles sujettes à découverte. Cependant, des identités sexuelles créées à partir de normes sociales solidement ancrées dans l’esprit collectif des unités sociales, ont défini des modèles de féminité et de masculinité qui associent des rôles, des limites, des valeurs à chacun en définissant que doit être et comment doit être un garçon, une fille, un homme ou une femme, que peut et ne peut faire une femme, un homme, un garçon ou une fille. Par exemple, dire aux petits garçons qu’ils ne doivent pas pleurer car les garçons ne pleurent pas.
L’application de ces normes s’appuie sur une passivité des unités sociales qui au final rend le sexe prisonnier du genre. La liberté d’agir selon ses propres visions ou sa philosophie se trouve piégée et menacée par l’opinion de la majorité, ce qui résulte qu’une femme qui n’est pas soumise à son mari est perçue comme une menace à l’équilibre du couple/de la famille.
Dans son premier essai, «On ne naît pas soumise, on le devient», Manon Garcia, docteure en philosophie et enseignante à l’université de Chicago, aux Etats-Unis, analyse à travers la philosophie de Simone de Beauvoir, comment des individus – qui ont en apparence le choix – consentent à renoncer à leur liberté. Dans sa conclusion, elle a fait remarquer que ces normes sociales n’ont pas le même poids sur le dos des femmes que sur les hommes, et les conséquences de s’y abstenir (d’y échapper) ne sont pas les mêmes, « car celles qui rejettent les normes du genre le paient très fort ! »
Le véritable piège dans la construction du Genre, c’est que les sociétés se mettent à appliquer ces normes sans les questionner, qui font qu’elles deviennent des normes collectivement partagées, tel que la couleur rose est « féminin », le bleu est « masculin », etc. dans l’illusion de ne pas pouvoir y échapper sous peine d’être perçu comme « un sujet » anormal. L’objectif est de créer [à partir de rien] des différences non démontrables entre les femmes et les hommes, afin de promouvoir la suprématie de ce dernier au détriment de l’autre, et créer un sexe plus faible, émotionnellement instable, fragile et dépendant. Des études ont démontré que les femmes d’apparence physique forte et/ou les femmes (financièrement) indépendantes sont moins attirantes car elles ne présentent pas la fragilité dont les hommes peuvent exploiter pour asseoir leur domination : plus une femme a l’air fragile – financièrement ou/et émotionnellement –, plus elle est attirante !
Ces normes sociales s’appliquent aussi dans les familles où les parents apprennent aux enfants de sexes opposés qu’ils sont d’un point de vue psychosocial différents.
L’imaginaire dans laquelle se trouve piégé l’esprit d’une petite fille qu’elle est une princesse fait qu’elle idéalise cette vie de princesse alors que la réalité frustrante fait que ses parents ne sont pas des monarques. Il lui faut alors compenser.
C’est absolument pareil pour un petit garçon qui doit protéger sa mère en l’absence de son père car il est le roi de la maison alors qu’il n’a pas les moyens physiques et moraux pour accomplir cette tâche devra compenser cet élan mégalomaniaque sur sa sœur, ses amies et plus tard sa femme à travers les violences conjugales.
Ces exigences faites aux femmes consistent en grande parti à les render plus faibles que le sexe proposé : apparences physiques plus fragiles, accessoires superflus mais liés à la beauté, etc. et d’autres activités qui feraient croire qu’elles ne sont rien sans un homme pour les protéger.
Toutefois, la femme peut aussi bien faire que les hommes ! Une femme n’a pas plus de limite qu’un homme. Les petites filles d’aujourd’hui grimpent aux arbres, jouent au foot, exécutent des cascades autant que les petits garçons. Mais pourquoi plus tard doivent-elles céder aux caprices de longs ongles, des talons d’aiguille, d’une silhouette fragile pour satisfaire les yeux des hommes au nom de l’esthétique au lieu de privilégier leur sécurité et leur autonomie ?
Joseph LEANDRE Janvier 2019
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