top of page

Justice: NICE SIMON N’OBTIENDRA PAS JUSTICE A HAUTEUR DE SES AGRESSIONS

Updated: Feb 17, 2020

Ce n’est pas la scène de violence conjugale dont a été victime Nice Simon qui est le plus révoltant, mais ce grand mouvement d’indignation qu’en fait la société haïtienne. Ce type de tollé épisodique, marqué d’une hypocrisie sans vergogne et sans gêne me révolte au plus haut point. Serait-ce par méchanceté ou par simple ignorance de la part de la société? Je n’en sais rien. Mais cela me rappelle une chanson qu’une amie a partagé avec moi le jour du huit mars, où l’artiste pour honorer la femme disait : « … MALGRE TOUT CE QUE VOUS ETES, NOUS VOUS AIMONS CAR LA VIE C’EST VOUS ! » Je crois que cette expression maladroite de montrer son amour pour la femme, on est en plein dedans…


La société haïtienne est une société à domination masculine, faite par et pour les hommes, et qui n’accepte pas les femmes, surtout celles libres autonomes et accomplies. Cette société où l’homosocialité est force de règle dans les écoles, les familles, les lieux publiques, etc. est et a été le théâtre parfait pour générer ces types de violence, et autres agressions relatives aux conditions de la femme. Ces positions ont été exprimées quand un législateur a proposé l’élimination du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, car ces hommes-là ne comprennent rien aux droits des femmes et ils n’en ont rien à faire.


En effet, cette scène de violence dont a été victime l’actrice ne fait que renforcer la position des hommes et réaffirmer la frontière illimitée de leur pouvoir sur quelle que soit la femme, puisqu’un simple citoyen peut avoir le pouvoir de bastonner une autorité de l’Etat (parce qu’elle est une femme)! D’où, au lieu de relancer véritablement le débat sur les violences conjugales dans la société, un tel acte n’a fait que prouver que la femme est une entité faible, vulnérable, et inférieure quel que soit le niveau atteint dans la société.


Des femmes prennent publiquement la défense de Nice, et en même temps n’osent pas ouvrir la bouche à la maison. Des hommes font pareil, mais ne peuvent s’empêcher de l’humilier en même temps avec des paroles sexistes, et en prouvant qu’effectivement ils sont supérieurs à la femme puisqu’ils avancent par exemple que si un homme frappe une femme, c’est un acte de lâcheté. C’est bien une autre façon de dire, que nous les hommes nous sommes si forts, que par rapport à cet être faible qu’est la femme, il faut savoir se maitriser car ça peut arriver qu’on n’a d’autre choix que la bastonner. Les medias pour leur part, c’est vraiment hallucinant de voir tout ce vocabulaire de mots dégradants et sexistes qu’ils avaient en leur possession pour parler de la violence faites aux femmes !… Ne parlons pas des blagues sarcastiques et acerbes à l’occasion…


La justice haïtienne? : il n’existe nulle part dans des textes de lois où l’on parle des conditions féminines ni de la violence faites aux femmes. On parle par exemple d’homicide (d’une manière générale), d’infanticide, de parricide (Art. 254 du Code Pénal), mais de FEMICIDE (qui est le meurtre d’une femme par son conjoint), on s’en fout !…


Il y a peu, l’église protestante a clamé ouvertement qu’ils sont supérieur en nombre en Haiti, combien de femmes chrétiennes, femmes de pasteurs, de diacres et des fidèles ont osé dire « NON » aux violences conjugales face à ce même pasteur qui leur enseigne de se soumettre à leur mari, alors qu’elles ne sont pas non plus épargnées des violences conjugales au quotidien ?


Les journaux, les réseaux sociaux, la presse internationale en parle : enfin, tout le monde en parle ! Ces prises de consciences ne sont que saisonniers. L’importance de combattre les violences conjugales en Haiti cadence au rythme des scandales et après plus rien, jusqu’au prochain scandale, puis on oublie, puis on recommence, mais en fait, on aura rien fait !


Joseph LÉANDRE

Octobre 2018

0 views0 comments

Commentaires


bottom of page